Le flex-office, un mode d’aménagement de bureaux déjà… démodé ?
ÉTUDE – Elles étaient 61% à déclarer vouloir se convertir au flex-office en 2017, mais à ce jour seules 23% des entreprises franciliennes du tertiaires ont effectivement appliqué cette méthode d’aménagement de l’espace de travail. C’est le chiffre que révèle dans une étude Parella-Esquisse, agence de conseil en immobilier d’entreprise. Depuis quelques années, le concept est vendu comme LA solution aux difficultés de l’open-space. Le flex-office, ces territoires sans bureaux attribués, ont commencé à être déclinés à toutes les sauces, des espaces de coworking aux grandes entreprises. Il y a deux ans ainsi, tout le monde semblait vouloir s’engouffrer dans la tendance. Chacun ratiboisait son open-space trop gris pour le remplacer par un joli espace aux couleurs acidulées, avec salle de sieste et coin bibliothèque ou baby-foot. C’est plus accueillant, mais les salariés n’ont plus de bureau attribué. A la place, ils ont différents espaces, à utiliser en fonction des différents moments de la journée. Il est vrai que les nouveaux modes de travail (nomadisme, télétravail, collaboratif…) poussent la majorité des grandes entreprises franciliennes à repenser leur organisation. Jouent aussi des critères de recherche d’économies, ou le besoin d’attractivité. Mais, malgré la ruée qui était annoncée pour le flex-office, l’engouement reste stable : 23% des entreprises l’ont déployé en 2019, soit une hausse de seulement 0,5% par rapport à leur nombre en 2018. C’est le chiffre avancé par Parella-Esquisse, agence de conseil en immobilier d’entreprise, dans la 3e édition de son étude annuelle sur l’évolution des modes d’aménagement des locaux d’entreprise & des nouveaux modes de travail. Le chiffre est surtout particulièrement bas au vu des intentions annoncées en 2017 : à l’époque, 61% des entreprises franciliennes du tertiaire affirmaient vouloir mettre en place le flex-office. En fait, parmi les nouvelles organisations qui sont déployées, c’est le télétravail qui arrive en tête, 79% des entreprises ayant opté pour lui en 2019, contre 59% en 2018. Suit la flexibilité horaire (74%), 38% donnant par ailleurs accès à leurs salariés à des tiers-lieux (contre 27% en 2018), par exemple les espaces de coworking. Le déploiement du flex-office n’arrive qu’en dernière position. Trop de résistances internes ? Il est intéressant de noter l’évolution des raisons pour lesquelles la majorité des entreprises n’ont finalement pas sauté le pas : elles évoquent en premier lieu le fait qu’elles ne sont ni prêtes, ni adaptées à ce changement (c’était la 5e raison invoquée en 2018), mais aussi qu’il s’agit d’un sujet complexe (2e raison avancée, alors que c’était la première en 2018). Mais elles soulignent aussi la résistance interne (3e raison contre 2e en 2018). En effet ce mode d’aménagement, qui a pu être présenté comme la solution miracle au travail collaboratif, n’est pas adapté à tous les corps de métiers, toutes les structures, ni toutes les populations de l’entreprise. Et dans tous les cas, il nécessite une étude préalable intégrant une multitude de critères (population en présence, activité de l’entreprise, autres modes de travail : télétravail, tiers-lieux…). Et pour celles qui l’ont adopté, il est nécessaire d’avoir en parallèle un accompagnement au changement. La redéfinition des règles de vie ainsi que des retours d’expérience restent essentiels afin de favoriser l’adhésion et l’adoption des collaborateurs. Quand le bureau devient un service Les entreprises qui ont franchi le pas soulignent cependant, parmi les bénéfices, une « agilité renforcée » en première position (contre une meilleure utilisation des espaces en 2018), puis une « synergie entre les équipes » (contre une agilité renforcée en 2018) et une communication plus fluide (même position que l’an dernier). « Pour que la transition s’opère en douceur, les entreprises doivent communiquer auprès des salariés en les impliquant bien en amont, le manager jouera un rôle primordial dans son adoption, il faudra ainsi veiller à lui procurer les outils adéquats ainsi qu’un accompagnement personnalisé », explique Olivier Neuman, associé de Parellan, dans un communiqué. Quoi qu’il en soit, depuis des années et la fin du bureau fermé, les pas s’enchaînent vers la dépersonnalisation de l’espace des salariés au bureau. C’est ainsi que l’analyse l’agence : « Le ‘bureau’ n’est plus un territoire formel de l’entreprise, mais un service qui se consomme désormais au gré des besoins et des activités. L’immobilier devient agile et flexible, composé d’une hybridation de lieux reprenant les codes de l’hôtellerie. » Bienvenue dans les bureaux du futur !
Commentaires récents